DCV.
Publié le 28 Octobre 2014
Comme un autre chantait Pauvre Boris, nous voici avec Pauvre Filoche ! Ceci pour ceux qui l’ont connu ici, autrefois, et ne le chantent plus. Ou peu. Vrai qu’il n’a jamais été trop sympathique. Pour moi, pas du tout. Même à l’époque. Déjà l’air d’en savoir plus que les autres, de donner des leçons au monde entier. Vous dire s’il n’a pas changé. Du moins dans le fond. Quoiqu’aussi la forme soit restée la même. Un peu moins enrobé à l’époque.
Comment l’ai-je croisé ? Peu importe. Le croiriez-vous, il fut à Rouen comme un ravageur des cœurs. La chose m’a été confirmée par N*** qui eut une jeunesse comme on en fera plus. D’abord établie, communautaire, fille à guérillero. Enfin (en fin) commerçante patentée et Rouennaise dans le genre je sais tout. Elle, c’est un fait, le Parti socialiste, elle n’a pas pu (du verbe pouvoir). On ne peut pas toujours. Sauf pour Gérard Filoche qui lui, ne craint personne. Vous verrez.
Donc oui, un bourreau des cœurs. La libération des mœurs, n’est-ce pas. Et l’extrême gauche comme mantra perpétuel. Le temps aidant, il s’est assagi comme on sait. A la fois beaucoup et peu. Le genre feutré et le genre gueulard. Je suis oiseau : voyez mes ailes ; je suis Souris : vive les Rats. A noter que ce que j’en dis, c’est histoire de causer. Qu’attendre des uns et autres ? Comme vous, je sais, pas grand-chose. C’est histoire de regarder la télé.
Ça amuse. Comme disait je ne sais plus qui : Si cela nous regarde, cela ne nous intéresse pas. Chaque jour, on nous force la main. Pas facile de s’en débarrasser. Théâtre d’ombres, certes. N’empêche, oui, pauvre Filoche. Y croit-il encore lui-même ? Sans doute. Faut bien. On connait le vieil adage : En politique, il faut gagner ou ne pas en faire. Voilà donc un homme qui aura toujours perdu. Hier, demain, aujourd’hui. Sa seule excuse : ne pas s’en rendre compte.
Jamais un regard derrière soi, toujours aller de l’avant. Garder l’équilibre de crainte d’une chute irrémédiable. Ça et ne jamais écouter ce qui se dit aux alentours. Voilà peut-être le secret d’une fonction dans un genre si difficile. Faut-il les plaindre ? On dira que non. Et à y réfléchir, on dira que oui. Subtilités difficiles à partager, on le sait.
Gérard Filoche a quitté Rouen. Grand bien lui a fait. Au moins, lui, a su qu’il fallait quitter cette ville de poisse. Ce à quoi je pense en traversant le jardin de l’Hôtel de Ville. Pas grand monde en ce temps d’automne, même tardif. Le centaure Nessus s’efforce toujours d’enlever Déjanire, les deux lions chinois s’efforcent d’y être, et Rollon aussi. Depuis peu, des appareils de musculation ornent le parterre de l’ancien théâtre de verdure.
Dire qu’on a vu là Le Retour de guerre de Ruzzante ! C’était il y a longtemps, années Soixante. Par une troupe d’amateurs et en vieil italien de surcroît. Un dimanche d’été. Mais, parions-le, tout le monde l’a oublié, Filoche en premier.