DXXXIX.

Publié le 17 Janvier 2014

Dans le rôle du commentateur politique, je ne suis pas de première force. Trop la routine. Ainsi, pour les municipales, j’étais persuadé que les Communistes d’ici s’accommoderaient aux Socialistes d’itou. Non, raté, changement dans la distribution des rôles, ils veulent dire leur texte et pas un autre. Puis, au fil de l’actualité, changement de braquet, il se pourrait que, au final, oui, pourquoi pas ? Enfin on verra. Il est vrai la stratégie adoptée en première (deuxième ?) instance était un mauvais présage pour la liste d’Yvon Robert. Sans Verts et Communistes, à quoi allait se réduire son score du premier tour ?

Dans quelques semaines, la question sera : à qui le premier rôle ? Puis : qui le deuxième ? Et pour finir : qui fera plus de 10% afin de se maintenir ? Le vrai, c’est que les plus politiques d’entre nous n’auront d’yeux que pour le dernier du tableau, au bas du graphique. Un pourcentage à un seul chiffre et deux après la virgule. Des poussières, oui. Mais on sera content. Tout le monde aura perdu, personne n’aura gagné. Ou si peu. Le fait est qu’on organise (qu’on s’organise) des élections aux seules fins d’étudier les scores. Obtenir trois points de plus que la dernière fois, c’est déjà une victoire. A ce train, la multiplication des listes (annoncées) ressemble à un avis de décès. On se réunira à l’entrée du cimetière.

Qui se souvient d’un poème de Louis Aragon (1897-1982) commençant ainsi : Il règne sur la ville une nuit négatrice. De circonstance, non ? Ah ouiche, il est bien temps de dire des poésies ! Dans cette affaire d’élections, ce qui intrigue, c’est que ce joli monde n’est pas né de la dernière pluie. A se disperser (pour mieux se réunir au second tour) ils se compteront. Et ce sera tout. Pas faute d’avoir été prévenu.

N’empêche, il faut toujours en revenir au fou d’Elsa. Laquelle laissa ses bijoux (de pacotille, rassurez-vous) à la bibliothèque de Saint-Étienne du Rouvray. Aujourd’hui, on raconte que ce fut la pleine volonté de Loulou. Il n’en est rien. Raconter l’histoire ? A quoi bon ? De nos jours, plus personne n’y attacherait d’intérêt. Autre chose ?

La stratégie à adopter (pour le maire sortant, parce que moi, vous savez…) sera d’empêcher la réunion des deux listes de droite. Ou encore, variante, de débaucher une ou deux figures de ces listes et de se les adjoindre. Est-il encore temps ? En politique, toujours. Du moins, jamais trop tard.

Mais je reviens à mon entrée en scène : en commentateur politique, je ne suis pas de première force. Nous assisterons donc à autre chose que ce que je prévois. Tant mieux. Qui sera maire de Rouen après l’échéance ? Même en cas de changement, ce seront les mêmes. En plus ou moins jeunes, avec plus ou moins de culture ou d’imagination. Et plus ou moins d’envergure dans les manches. Ce que vous voudrez, mais toujours en plus ou moins. De façon ténue. Nous devrons nous en contenter et faire avec.

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article