DV.

Publié le 4 Septembre 2013

Existe-t-il encore des photographes ? Je veux dire, de profession ? Ils étaient autrefois, en ville, légion. S’il en reste, ils se font discrets. A moins d’être appointés en entreprise, ils s’efforcent de truster les cérémonies. Mariages surtout. Pas trop les baptêmes ou les communions, encore moins les enterrements. Pourtant, dites, les inhumations, belle occasion de faire des photos.

Mais bon, ça ferait frivole. Question de circonstance, de convention. Tenez, un sujet pour le baccalauréat : N’ayant plus le loisir de photographier les gens sur leur lit de mort, on fait clic-clac aux mariages. Or ces deux-là seront divorcés dans trois ou quatre ans. Les morts, eux, sont morts. A moins d’espérer la résurrection, à quoi bon ?

Nombre de Rouennais se souviennent des photographes ambulants qui prenaient les passants. Rue Jeanne d’Arc, souvent à hauteur du bureau de poste. Ils vous délivraient un ticket et on allait chercher le cliché quelques jours plus tard. Ça amusait enfants et grands-parents. A présent tout le monde fait de la photo. On y est plus qu’habitué. Personne ne regarde. Donc, il n’y a plus de photographes. Et encore moins de photos.

Comme il n’y a plus de réel et donc plus de souvenirs. Un présent qui n’en est pas. Comme disait Henry Bataille : le passé est du présent de second plan. Mais qui vous parle d’Henry Bataille ! C’est bien le moment ! Né en 1872, mort en 1922, il écrivit drames et comédies (qu’on ne joue plus) et eut, en son temps, l’admiration de Louis Aragon. Voilà du monde mort et oublié. On nous dira : tant pis ou tant mieux.

D’un autre côté, il faut laisser la place. Un clou chasse l’autre. Les dictionnaires ne sont pas extensibles à l’infini. La mémoire non plus. Les tiroirs encore moins. Dis, c’est qui, là, sur la photo ? Comme on me disait autrefois : si on te le demande, tu diras que tu ne sais pas. Combien d’albums de famille sur le Clos St-Marc ! Et d’énigmatiques portraits grand format d’une personne souriante (ou sérieuse ou sans expression). Personne ne les achète, ils ne sont même pas kitch. A les regarder, on devine sans peine ce qui reste de leur vie. Et que ce reste est là, pas loin, dans les cartons. Comme dit l’autre : Deux euros dans les caisses !

Le numérique aura raison de tout. Surtout du souvenir. Voilà pourquoi il est temps d’inscrire quelques noms. Qui se souvient de Photoclair, rue du Gros-Horloge ? De Neveux (Photo d’Art), de Photo-Baby, et du Studio Létendart, qui lui se trouvait rue Jeanne d’Arc ? Et de Delvaux-Madeleine, de Levoy, de Roger Charles ? Passons sur Lucien Legras, sur Ellebé (Bernard Lefebvre), sur Burchell (rue Armand Carrel) aujourd’hui revendiqués comme des maîtres.

Mais que dire de Photo Reflet, de Photo Comptoir et Photo Rex ? Pourquoi se souvenir du Studio Guy (place des Carmes) dont la vitrine s’ornait des actualités les moins actuelles : bébés souriants, communiants sérieux, époux inquiets. De quel avertissement ces ombres étaient-elles les messagères ?

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R
Bonsoir, ça peut paraître un peu débile, mais je voudrai me renseigner sur les dates d'ouvertures et de fermetures des studios de photographies Guy au 46 place des Carmes à Rouen et celui de P.Valle 89 Rue Jeanne d'Arc Rouen ! Merci d'avance :)
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C
!Bonjour, je recherche des infos sur mon grand père Roger charles qui était photographe et président des photographes professionnel. Merci d avance
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A
Bonsoir<br /> <br /> Vous citez Roger Charles, photographe à Rouen. Pouvez-vous me dire où se trouvait sa boutique ? Grand merci
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C
Bonjour je voulais savoir pourquoi vous chercvhez des renseignements sur photo Roger? Merci
A
Merci beaucoup pour ce renseignement
A
Roger Charles (Photo Roger) était établi 67 rue de la République à Rouen, 4-6 avenue Jean-Jaurès au Petit-Quevilly et 2 rue Amiral-Cécille à Saint-Etienne-du-Rouvray.