DLXIV.

Publié le 26 Avril 2014

Chaque matin, je lis le Fanal de Rouen. Aucun mérite, je suis abonné. Comme dit mon marchand de fromage : vous êtes bien le seul. Traduisons : à être abonné et à le lire. N’y a-t-il qu’un seul marchand de fromage ? Presque, puisqu’il arrive à la retraite. Son dernier clos Saint-Marc sera pour ce dimanche. Je ferai des lots dit-il, venez. Pour solder gruyère, camembert et fourme d’Ambert. Ça rimera sur le plateau. A quand pour le Fanal, le temps de la retraite ? Admettons qu’elle soit progressive.

En attendant, lisons les faits-divers havrais et les démêlés arithmétiques de la CREA. Comparons les différentes photos (toutes identiques) de notre Nicolas Mayer-Rossignol. A noter que ce svelte décideur régional cultive une minceur appréciable (ici, coin des filles). Dans chaque article, il est affublé de l’acronyme MFR. Sur ordre ? Voudrait-on que ça prenne ? Prendra-t-il ? Pas certain, le rossignol n’est pas toujours le messager de l’amour (fine allusion).

Lisons aussi, pour rire, les articles incongrus d’un certain Philippe Tual. Trois lignes et vous reconnaissez son style. Il rappelle celui de Roger Parment. Souhaitons-lui le bénéfice d’une semblable renommée. Il le mérite. A ce propos, le verra-t-on un jour au conseil municipal ? Puis, encore plus tard, baptisera-t-on une quelconque salle de musique de son nom ? J’ai hâte, car alors Rouen sera toujours Rouen.

Moi, je lis surtout les inhumations, les noces d’or, l’anniversaire des centenaires. Et la rubrique des chats à adopter (chaque lundi), les petites annonces, parfois les sports. Mais, ceux-là, moins depuis que le FCR est sur le cul. S’il y eût, ces derniers temps, des papiers à la hauteur, ce furent ceux-là. Signés Arnaud Rabany, ils illustrent la vraie vie, celle de Rouen et des individus qui s’en composent. Qui eût dit qu’un jour, je me spécialiserais dans le foot ! Plus loin, je jette un œil (expression toute faite) sur les pages magazines ou celles dites « Monde ». Fini. Je referme

C’est que mon café au lait est froid et qu’il faut ranger le Privilège Allégé (ordre de la faculté) et penser à la journée qui m’attend. Ou plutôt qui ne m’attend pas. Autrefois, dans le canard, je lisais « Sur les pointes » de Pierre Merlin. Qui s’en souvient ? C’était une chronique régulière, fine, transparente. Beaucoup de sel et de fines herbes. Un peu ce que je tente ici. En moins long et plus gentil.

Moi, je me répète. Trop méchant, vieil aigri, il me manque un rédacteur en chef. Quelqu’un qui dise : il s’agit de vendre le journal, pas de se vendre soi-même. Exercice rare et qui réclame un sens des nuances. Vous dire si les choses sont simples ! Pierre Merlin était un brave type, pas mal concierge, ayant souvent la dent dure. Sa qualité première : il ne s’en faisait pas. Et surtout, il ne s’en laissait pas conter. Ce genre de tournure est en passe de disparaître. L’indépendance d’esprit disparaît peu à peu. S’éloigne dans la brume. Une silhouette, puis plus rien. Sur les pointes.

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S
Tual au niveau de Parment , le voilà canonisé de son vivant !!!
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