DL.

Publié le 1 Mars 2014

Pourquoi se réveiller en songeant à Monaco ? Terme impropre, car si on se réveille, on ne songe pas. Ou plus. Quoique, à y réfléchir, le fait se discute. Enfin bref, à peine éveillé, pourquoi se dire que Monaco, ça ne doit pas être si mal ? L’hiver à Rouen. Même si celui de 2014 ravit les frileux, il désole les arthritiques. A Monaco, ni l’un ni l’autre. Mais voilà, l’horloge l’affirme, il est temps de se lever et ne plus rêver. Regarder le baromètre derrière la vitre et constater, une fois encore, qu’il pleut. Ou qu’il a plu et qu’il pleuvra.

Tandis qu’à Monaco, sur la terrasse, la princesse prend son petit-déjeuner. Seule ou en compagnie. Où en sommes-nous de ces royalties ? Autrefois, Carabine m’encombrait de ses Point de Vue de rebut. Avait-elle fermé la porte, je me jetais dessus. J’en apprenais de belles ! Mariages, naissances, cocktails choisis, que d’actualités heureuses ! Tandis que maintenant, Léone me ramènerait Politis que je ne serais pas plus étonné. Dans ma vie, j’aurai vu le règne de Grâce de Monaco, celui de ses filles, puis la disparition du tout. Voici venu le temps du regard aigu de Caroline Fourest. On a les princesses qu’on mérite.

Grace de Monaco ? Je crois me souvenir qu’elle visitait de temps à autre notre pluvieuse cité. Elle y avait des intérêts, signant d’une griffe élégante, un linge de table fabriqué dans une usine textile de Montville. Ceci, années Soixante-dix ou un peu avant. C’est loin. Dites, on en apprend avec moi. Si Caroline Fourest venait à Déville, ce serait pour soutenir les ouvrières en lutte. Hélas, plus d’usine, plus d’ouvrières, plus de luttes. Et si Grace déjeunait jadis à La Couronne, nous aurons la charité de croire que Caroline (la fille ou l’autre) n’y mettra jamais les pieds.

J’ai l’air de badiner et d’amuser la galerie. C’est plus sérieux qu’il n’y parait. Savez-vous pourquoi Caroline Fourest se prénomme ainsi ? Mille euros ! Mais arrêtons là. On sait que ces donzelles sont promptes aux procès. Guère envie d’en goûter. Contentons-nous de déjeuner devant les nouvelles du monde et constater, enfin, que la météo s’améliore. A la Une pourtant, rien sur Monaco. Tout sur le reste. Au choix et en détail.

Sans bruit, Léone, autre fille de roi, farfouille dans mes placards, remet au jour des spectres de chemises. Les voici, passées de mode, élimées, oubliées, bonnes à rejoindre les chiffons, gloire de toutes les princesses. Devant son bol de café, le prince charmant, guère vaillant, marque le pas. Il attend les coups de minuit. Et aussi le fin bruit de la pantoufle de verre, telle qu’elle se brise dans un vieux dessin animé. Oui, je sais, vair n’est pas verre, mais qui-puis-je ? Si je préfère le chausson en peau de rat, libre à moi.

A quoi attribuer mes mauvais rêves et mes insomnies ? Au temps qui passe. Celui qui reste et celui qui avance. La fin de l’hiver, ce sera déjà ça. Quant à Monaco, il n’est peut-être pas trop tard.

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